Cette semaine, nous avons voulu sensibiliser les enfants au harcèlement scolaire et avons emprunté à la bibliothèque le très bon livre « Six contre un » de l’auteur Cécile Alix aux éditions Magnard Jeunesse, construit sous forme de témoignage.
L’histoire : Chaque jour, Ludo est bousculé et humilié par 6 garçons de son collège jusqu’au moment où cela tourne vraiment mal. Jusqu’où iront-ils et jusqu’à quand Ludo tiendra t-il ?
Budget : 5.60 euros
- Avantages :
- Facile : le texte est fluide, facile à lire et à comprendre bien que le thème abordé soit lui complexe et dur
- Histoire : racontée à la 1ère personne, le langage utilisé est clair, simple, tantôt cru, tantôt poétique. Les mots coulent, aussi bien en image qu’en son. C’est un livre aussi intéressant à lire seul qu’à voix haute pour d’autres
- Actualité : la thématique abordée ici est présentée ici sans être ringarde, sans édulcorant et sans tabou. On y retrouve également tout ce qui a trait au manque d’estime de soi, à la libération de la parole
- Couverture : un graphisme simple, épuré mais percutant car y est sous-entendu ce qui va suivre dans les pages suivantes
- Empathie : Ludo est le narrateur. On vit donc l’histoire avec ses yeux, on ressent ses peurs, on entend toutes ses pensées, on suffoque avec lui
- Espoir : bien que la violence soit partout (celle des autres à la fois physique et morale mais aussi celle que l’on s’inflige), on sent une ouverture se dessiner et une promesse d’avenir se profiler
- Taille : il s’agit d’un petit roman (93 pages) mais qui est suffisant car il contient juste ce qu’il faut
- Inconvénients :
- Aucun
Conclusion :Un livre bouleversant que j’ai lu à Fiston de 10 ans (Choupette a également écouté) un samedi matin pour avoir le temps de parler avec lui de certains passages, d’analyser ce qu’il s’y passait, d’échanger autour de ce thème et savoir ce qu’il pensait et ressentait.
C’est un petit livre relativement « dur » mais pédagogique, nous qui avons connu Cécile Alix dans des romans drôles (le culte « Tarzan poney méchant », « Goliath chat pirate », « 100% bio Molière ») avons eu la surprise de la retrouver dans un autre registre. Elle explique très bien l’escalade de la violence et ses multiples formes, les différents sentiments ressentis par la jeune victime (la honte, la solitude, l’isolement, …) mais heureusement, elle offre une porte de sortie à Ludo, même si le chemin qu’il doit parcourir reste compliqué.
La plume de l’auteur joue un grand rôle. En effet, tout y est parfait. Bien que compréhensible même pour des plus jeunes, tout le monde se sentira touché (percuté !) par les mots (forts) employés, aussi bien dans les descriptions des souffrances que de celles de l’espoir.
Fiston aurait aimé que les méchants finissent en prison et soient durement punis. Il a fallut lui expliquer le rôle de la justice, son sens, l’importance de la reconnaissance d’un statut et mettre tout cela en perspective face à la réalité. Cela a également été l’occasion de lui répéter le poids des mots et la force de ma libération de la parole.
Un livre sans doute qui ne fera pas réfléchir les bourreaux mais qui permettra, espérons-le, aux Ludo de garder espoir.